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Wen Ting-Yun (818 -872)

  • Photo du rédacteur: Lucien Nosloj
    Lucien Nosloj
  • 21 janv. 2024
  • 2 min de lecture

Un poète chinois de la dynastie des Tang


par notre ursidé Michel Humbert





le cercle francopone de Yantai Shandong Chine

 

Bonjour, après Li Bo, Wang Wei, Du Fu, Du Mu, Bo Ju Yi , Li Shang Yin, Meng Hao-Ran, nous continuons cette semaine avec Wen Ting-Yun, qui figure également parmi les premiers poètes chinois.

" Sa poésie est souvent associée à celle de Li Shang Yin, pour représenter le style raffiné, tout en nuances et en détails allusifs, de la fin des Tang.

De caractère frivole, il fréquentait volontiers les courtisanes ; grâce à cette fréquentation, il s'initia au genre CI (poésie chantée) et devint le chef de file de l'école Hua-Jian, qui préfigura l'épanouissement de ce  genre  à l'époque des Song ." (Maître François Cheng)

 

" Geng -lou -zi" (la Clepsydre)


"Longues tiges de saules 

Fine pluie de printemps

Par-delà les fleurs, lointains échos de la clepsydre 

Effrayées : oies sauvages hors des passes

Envolées : corneilles sur les remparts

Surgi du paravent peint, un couple de perdrix d'or.

 

Brume parfumée

Infiltrée dans la gaze

Pavillon sur l'eau où rôdent les plaisirs d'antan

Tourne la bougie rouge

Le rideau brodé est baissé

Long rêve de toi : tu ne les sais pas ! "

 

PS: Clepsydre : horloge à eau , instrument utilisé depuis l'antiquité pour mesurer le temps.

 

"Départ à l'aube sur le mont Shang "


" Départ avant l'aube : les clochettes qui tintent

  Ravivent la nostalgie des voyageurs 

  Gîte de chaume sous la lune : chant d'un coq

  Pont de bois couvert de givre : traces de pas 

 

  Tombent les feuilles sur la route de montagne

 Quelques fleurs éclairent les murs du relais

 Rêvant encore au pays de Du-ling

 Les oies sauvages, près de l'étang, s'attardent."

 

P.S. : Du-ling est un site célèbre près de la capitale Chang-an, où avait vécu le poète.

 

 

" Embarcadère du Sud, à Li-zhou"


" Mue par la brise une eau s'étale face au couchan

 Éparpillant les îlots parmi les lointaines verdures

  Là-bas sur l'onde, cris de chevaux ponctués de coups de rame

  Ici sous les saules, attente insouciante du retour de la barque

 

  Bancs de sable, touffes d'herbes, mille mouettes se dispersent

 Champs et rizières à l'infini, une seule aigrette s'envole 

 Enfin partir! Sur la trace du vieil errant, Fan Li,

 Se perdre dans l'oubli parmi les brumes des Cinq Lacs ."

 

P.S :Li-zhou , dans le Si-chuan , au bord de la rivière Jia-ling

Fan Li : ministre du royaume de Yue , après avoir aidé son roi Gou-jian à prendre sa revanche sur le royaume de Wu, il quitta le pouvoir et mena une vie d'errance, en compagnie de sa favorite .

 

 

Ces trois poèmes sont extraits de

l' Écriture poètique chinoise,

de François Cheng, de l'Académie française

Éditions du Seuil

 

Michel Humbert   


 
 
 

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